Infections urinaires :
comment les éviter ?
Ecrit par Paul Musset, Docteur en pharmacie | publié le | mis à jour le 18/04/2024
Brûlures au moment d’uriner, envies fréquentes, maux de ventre… Tous ces signes ne trompent pas, vous souffrez probablement d’une infection urinaire ou d’une cystite. Plus fréquente chez la femme, elle a le don de récidiver et d’être une vraie plaie pour celle qui la subit. Pourquoi survient-elle et comment l’éviter ?
C’est quoi, une infection urinaire ?
Comment reconnaître une infection urinaire ?
Une infection urinaire est une affection qui cible les différentes parties du système urinaire selon son niveau de gravité : l’urètre, la vessie, les uretères et, dans les cas les plus sévères, les reins. Dans les situations bénignes, lorsqu’elle touche uniquement la vessie, elle se traduit simplement par une envie constante d’uriner et des brûlures au moment de la miction. Des maux ou une impression de lourdeur dans le bas-ventre sont également un signe.
Lorsque l’infection gagne la partie rénale, on parle alors de pyélonéphrite, une inflammation de la cavité rénale et du rein lui-même. Cette situation est plus préoccupante et occasionne généralement des douleurs lombaires et de la fièvre. Dans tous les cas, une infection urinaire nécessite une consultation médicale et une analyse d’urine pour identifier la bactérie responsable de l’infection.
Infection urinaire et cystite : y a-t-il une différence ?
En réalité, scientifiquement, ces deux termes ne traduisent pas exactement la même situation. La cystite n’est qu’un type d’infection urinaire. Pourtant bien souvent, les deux termes sont utilisés pour signifier le même trouble. L’amalgame s’explique simplement par le fait que la cystite est la forme la plus courante.
Les causes des cystites
L’infection urinaire survient généralement lorsque des germes issus des voies digestives parviennent à se frayer un chemin depuis l’anus vers le système urinaire. Ces agents pathogènes remontent alors le circuit jusqu’à l’urètre et la vessie.
Pourquoi la femme est-elle plus touchée que l’homme : une question d’anatomie
En matière de prédisposition à la cystite, hommes et femmes ne sont pas sur un pied d’égalité. C’est la proximité entre l’anus et l’urètre qui justifie cette prédisposition féminine. En effet, les bactéries ont le champ libre et peu de chemin à parcourir pour passer d’un organe à l’autre.
Traitement
L’infection urinaire est un signe à ne pas prendre à la légère. Même si elle n’occasionne que des troubles légers, sans prise en charge, elle peut s’aggraver en s’attaquant au système rénal. Une fois l’analyse d’urine, appelée ECBU, réalisée, le germe responsable de l’infection est identifié et un antibiotique est prescrit pour le contrer.
Éviter les infections urinaires : les bonnes pratiques
Une fois installée, l’infection urinaire nécessite d’être traitée par antibiotiques. Par ailleurs, les cystites ont souvent le don d’être récidivantes, ce qui peut devenir problématique. Alors, autant mettre toutes les chances de son côté pour les éviter. Comment ? En adoptant quelques bonnes pratiques.
Prendre soin de son intimité
L’anatomie féminine est en grande partie responsable de la colonisation du système urinaire par des germes. Pour limiter ce risque, la toilette intime est donc au cœur de l’action de prévention. Voici quelques conseils pour éviter que les bactéries n’envahissent votre vessie.
- Se laver avec un savon doux ou spécifique à la toilette intime : ils permettent à la flore intime de conserver un pH acide. Ce dernier est alors propice au développement des lactobacilles, des micro-organismes bénéfiques pour l’organisme, qui protègent la flore d’une invasion de mauvaises bactéries.
- Limiter la fréquence de la toilette intime : lorsqu’elle est trop soutenue, elle peut avoir un effet décapant qui supprime la barrière protectrice formée par les lactobacilles.
- Bannir les douches vaginales : la toilette intime doit se limiter aux parties extérieures de l’appareil génital.
- Adopter les bons gestes : après être allé aux toilettes, il convient de s’essuyer d’avant en arrière pour éviter de rapprocher les germes de l’urètre.
- Éviter d’utiliser des lingettes avec excès : elles doivent rester occasionnelles, car elles peuvent provoquer un dessèchement et déséquilibrer la flore intime (ce qui la rendrait vulnérable aux attaques de bactéries).
Bien s’hydrater
Pour assurer un fonctionnement optimal, l’organisme a besoin d’eau. Par ailleurs, la consommation d’eau ou de boissons variées (hors sodas) permet de maintenir les bonnes fonctions rénales et débarrasse la vessie et l’urètre des impuretés. Il est conseillé de boire entre 6 et 8 verres d’eau par jour.
Ne pas se retenir d’uriner
L’urine contient naturellement des bactéries. En la conservant trop longtemps dans la vessie, cela leur laisse l’opportunité de se développer. En général, il est conseillé de vider sa vessie toutes les 3 ou 4 heures maximum.
Uriner après un rapport sexuel
Durant l’acte sexuel, de nombreux frottements ont lieu au niveau de la zone vulvaire. Cela peut favoriser le transport des germes vers l’urètre. Aller aux toilettes juste après un rapport permet d’évacuer, avec l’urine, les éventuelles bactéries qui stagnent à l’entrée de l’urètre. Par ailleurs, il ne faudra pas oublier de s’essuyer d’avant en arrière avec du papier hygiénique pour éliminer les résidus de germes.
Bien choisir sa lingerie
Les tissus synthétiques ou la dentelle peuvent irriter et déséquilibrer la flore intime. Pour limiter les risques, le coton reste le meilleur allié de l’intimité.
Prévenir une infection urinaire : l’alimentation en action
Les aliments anti-cystite
Saviez-vous que la solution pour éviter les infections urinaires se situe également dans l’assiette ? Certains aliments possèdent des vertus protectrices :
- Les agrumes ;
- Le persil ;
- Les légumes verts ;
- La canneberge (cranberry) ;
Le soutien des compléments alimentaires
Comme il n’est pas toujours évident de pouvoir réunir tous les bons aliments (notamment en saison hivernale), un complément sous forme de gélules ou de comprimés permet de pallier cet inconvénient.
Les compléments alimentaires anti-cystites peuvent être utilisés en prévention d’une infection, mais également en traitement complémentaire. En revanche, ils ne pourront pas à eux seuls éliminer une infection. C’est pourquoi dans le cas d’une cystite installée, il est important de demander l’avis d’un professionnel de santé avant de les envisager.
Parmi les composants les plus utilisés, le cranberry arrive en tête du tableau.
Plus de la moitié des femmes sont concernées par les infections urinaires récidivantes. Pourtant, en adoptant les bons réflexes et en adaptant son alimentation, le rêve de leur dire adieu peut vite devenir réalité.
Les trois points clés à retenir sur les infections urinaires :
- La cystite est une infection urinaire bénigne qui nécessite une consultation médicale et un traitement pour éviter toute complication ;
- Les infections urinaires sont favorisées par une hygiène intime mal soignée. Pour limiter les risques, il faut avant tout adopter les bons réflexes en matière de toilette intime : un nettoyage des parties externes uniquement, l’utilisation d’un savon doux ou spécifique à la toilette intime font partie des gestes à privilégier ;
- Des compléments alimentaires spécifiques au confort urinaire soutiennent l’organisme dans son action défensive en tenant éloignés les mauvais germes. Le cranberry est l’un des composants les plus utilisés pour tenir ce rôle protecteur.