L’hygiène intime, douceur et respect pour votre bien-être
Ecrit par Paul Musset, Docteur en pharmacie | publié le | mis à jour le 17/04/2024
En matière d’hygiène intime, tout est dans la mesure ! La propreté, oui, mais pas d’excès de zèle ! Comment se sentir bien tout en protégeant au mieux l’équilibre fragile de son intimité ?
Un milieu naturellement équilibré mais fragile
Un PH qui varie selon plusieurs facteurs
Les parties concernées par l’hygiène intime chez la femme sont les grandes lèvres, les petites lèvres, l’entrée du vagin et la région anale.
Cette zone composée de peau et de muqueuses a une acidité très variable selon les zones, mais aussi selon les âges : par exemple, le vagin d’une petite fille a un pH peu acide, alors qu’à partir de la puberté, sous l’effet des hormones féminines, ce pH va baisser progressivement, c’est-à-dire devenir plus acide : entre 3,8 et 4,5. Après la ménopause, il devient moins acide. Par contre, le pH au niveau des zones externes varie de 5 à 8 environ (au-dessus de 7, on parle de pH basique). Le pH augmente aussi pendant les règles.
Un microbiote naturel et spécifique
Autre particularité : les habitants microscopiques de la zone intime sont légion ! Le vagin abrite un microbiote naturel comprenant de milliards de germes. Cette population se compose à 90 % de la « flore de Döderlein » constituée de lactobacilles. Oui, des bactéries de la même famille que celles qui transforment le lait en yaourt ! De nombreuses souches différentes de lactobacilles sont présentes. Le reste du microbiote comporte des germes tels que les streptocoques et les staphylocoques, des levures comme les candida et bien d’autres encore. Ces germes sont maintenus en nombre restreint par les lactobacilles, mais en cas de déséquilibre, s’ils se développent trop, ils peuvent devenir pathogènes.
Une protection naturelle
Lorsque la flore vaginale est équilibrée, elle protège des infections de plusieurs manières. D’abord, elle occupe la place. Ensuite, sous l’effet des hormones, le vagin produit du mucus contenant du glycogène, à partir duquel les bactéries fabriquent de l’acide lactique et d’autres substances comme du peroxyde d’hydrogène (ingrédient de l’eau oxygénée) et d’autres molécules, tout cela ayant un rôle antiseptique sur les « mauvais » germes.
Les facteurs de déséquilibre du milieu intime
Quels sont les facteurs qui peuvent briser ce fragile équilibre ?
- La prise d’antibiotiques : certaines femmes constatent qu’elles présentent une mycose vaginale (candidose) pratiquement après chaque traitement antibiotique, puisque ceux-ci détruisent une partie des bonnes bactéries et que les levures prennent alors leur place ;
- Les variations hormonales et notamment les baisses d’œstrogènes, par exemple au moment de la ménopause. En effet, les œstrogènes favorisent la multiplication des lactobacilles. Certaines pilules peuvent aussi modifier l’équilibre de la flore vaginale ;
- Les toilettes intimes trop fréquentes ou avec des produits qui modifient le pH naturel ;
- Les douches vaginales, qui déciment le microbiote naturel ;
- Certaines maladies comme le déséquilibre thyroïdien, le diabète, ou encore certains traitements comme la chimiothérapie ;
- Les bains prolongés ;
- Le chlore des piscines.
Quels autres problèmes peuvent toucher la zone intime ?
Les problèmes les plus fréquents sont :
- Les mycoses ou candidoses, dues à la prolifération de « champignons » microscopiques ;
- Les vaginoses, dues à la prolifération de mauvaises bactéries anaérobies, notamment Gardnerella vaginalis. Ces dernières produisent des substances malodorantes aux noms évocateurs (cadavérine, putrescine). Ces infections sont généralement bénignes, mais s’avèrent dangereuses pour le fœtus en cas de grossesse ;
- Une infection à Trichomonas, un parasite parfois présent sans symptôme, ou presque. Des pertes mousseuses abondantes et un certain inconfort peuvent révéler sa présence. C’est une maladie sexuellement transmissible, tout comme la chlamydiose, une infection bactérienne fréquente ;
- Autre problème récurrent : la sécheresse vaginale. C’est un symptôme normal du vieillissement qui apparaît souvent après la ménopause. En effet, la chute de la production des hormones féminines diminue les sécrétions vaginales naturelles qui lubrifient le vagin. Il peut en résulter des sensations d’inconfort, notamment lors des rapports sexuels.
En cas de problèmes récidivants, il peut être intéressant d’en parler à votre médecin qui vous prescrira une cure d’ovules contenant des lactobacilles pour reconstituer votre flore de Döderlein.
Quels sont les bons gestes d’hygiène intime à adopter ?
Comment avoir une bonne hygiène intime ? Quelques conseils…
- Faites votre toilette intime une à deux fois par jour maximum, avec la main ou un coton à usage unique, jamais de gant, et toujours de l’avant vers l’arrière ;
- Évitez tout ce qui favorise la macération, c’est-à-dire la chaleur, ajoutée à l’humidité et au manque d’aération. Maillot de bain mouillé gardé après la plage, tampons hygiéniques gardés pendant plus de trois heures, port de protège-slips en permanence sont autant de situations à risque ;
- Si possible, ne rien porter la nuit ;
- Uriner après chaque rapport sexuel ;
- Préférer les serviettes aux tampons.
Pour une hygiène intime naturelle qui respecte l’équilibre fragile de votre intimité, vous pouvez faire confiance aux produits tout en douceur choisis pour vous par Cocooncenter. Des savons sans savon pour l’hygiène intime, des lotions et des lingettes qui respectent l’équilibre physiologique, des gels lubrifiants pour oublier les problèmes de sécheresse vaginale, tout est là pour préserver votre santé intime !
Et pour les hommes ?
L’hygiène intime chez les hommes est tout aussi importante, afin d’éviter le risque de développer des odeurs désagréables, voire des infections. Un peu d’eau avec éventuellement du produit nettoyant sans savon est suffisant, une fois par jour, sauf en cas de séance de sport (transpiration) ou de rapports sexuels particuliers (pendant les règles par exemple). Les sécrétions blanches qui s’accumulent entre le gland et le prépuce sont naturelles : il s’agit du smegma, produit surtout par les glandes de Tyson situées à l’arrière du gland. C’est un mélange de sébum, qui sert à entretenir le film hydrolipidique, et de cellules mortes. Il jouerait aussi un rôle de phéromone. En excès, le smegma peut devenir la source d’infections ou d’inflammations, il faut donc décalotter le gland pour nettoyer cette zone avec douceur car la muqueuse y est fragile. Les hommes circoncis, quant à eux, produisent moins de smegma ; celui-ci est éliminé facilement à chaque toilette ou sous la douche. Le smegma est aussi produit chez la femme : il peut s’accumuler autour du clitoris et dans les plis s’il n’est pas nettoyé régulièrement.
En matière d’hygiène intime, la clé du succès, c’est de laver les parties superficielles sans toucher au vagin et sans abîmer la flore microbienne naturelle et protectrice, en utilisant des produits doux bien choisis.
Les trois points clés à retenir sur l’hygiène intime :
- Votre intimité a son propre système interne d’auto-nettoyage, grâce aux sécrétions qui « font le ménage » et aux bonnes bactéries qui occupent la place. Quand tout va bien, inutile de dérégler le système ;
- Chaleur, humidité et confinement : le cocktail explosif dont il faut se méfier ! C’est l’ambiance idéale pour le développement des mauvais germes. Donc, quand c’est possible, on aère ;
- Mauvaises odeurs intimes chez la femme, pertes suspectes, sensations désagréables : il faut prêter attention à ces signes inconfortables qui peuvent être la manifestation d’un déséquilibre ou d’une infection.